Soutien psychologique

Soutien psychologique

Les patients et leurs parents s’interrogent souvent sur la pertinence d’un soutien psychologique : « je ne vois pas pourquoi il aurait besoin d’un·e psychologue alors que sa douleur est bien réelle », « Dois-je comprendre que ma douleur a été créée par une souffrance psychologique ? », « Comment en être certain et ne pas perdre mon temps ? », etc.

Loin de réduire les causes de la douleur à une souffrance psychologique, suggérer un soutien psychologique à l’enfant douloureux, repose sur plusieurs idées :

  • D’abord, le corps et l’esprit ne fonctionnent pas séparément, mais bien ensemble.
    De nombreuses études, dans une multitude de pathologies, en attestent.
    Dans le champ de la douleur chronique, il est très difficile de savoir si c’est la douleur qui a entraîné les troubles psychologiques ou l’inverse. Cela est même impossible à démêler, c’est pourquoi tenter de « faire la part des choses » est bien souvent une perte de temps, mieux vaut essayer de prendre soin des émotions en même temps que du corps.

  • La douleur, quand elle est envahissante et installée depuis des mois peut « tout masquer », même l’anxiété ou la dépression qui ont pu s’installer aussi.
    La douleur chronique génère en effet, à l’insu de l’enfant ou de l’adolescent·e, différentes émotions les plus souvent désagréables comme : la colère, la peur, la tristesse… avec des croyances ou pensées qui y sont liées (« personne ne me croit », « je n’arrive plus à me concentrer », « je n’ai plus envie de voir mes amis », …).
    Au fur et à mesure des jours, émotions, pensées, attitudes et douleurs s’emmêlent, la confiance en soi est mise à rude épreuve, un cercle vicieux se crée que la douleur masque tant elle fait souffrir.
    Il est important de pouvoir en parler pour cesser ce cercle vicieux.

  • Lorsqu’on ne peut exprimer une difficulté, soit parce que c’est notre personnalité, soit parce que notre contexte de vie ne nous le permet pas (séparations, deuils, situations de violence, secrets de famille, etc.), alors c’est le corps vient « donner l’alerte ». La nature est bien faite !
    Des conflits, des peurs, des difficultés sont parfois à l’origine de la survenue ou de la persistance de certaines douleurs. Cela peut concerner : l’école, des disputes avec un parent ou des pairs, un harcèlement, des violences que l’on a subies ou auxquelles on a pu assister …. La douleur est alors entendue comme le signal d’un conflit personnel dont l’enfant va être invité petit à petit, délicatement, à parler.

Lors des consultations avec le/la psychologue, l’enfant/adolescent.e, est ainsi invité à partager ce qu’il ressent, ce qu’il vit, ce qu’il perçoit de la situation.
Il peut partager ses difficultés liées à la douleur (les doutes de l’entourage familial, scolaire ou médical, les mises de côté, les empêchements de la vie quotidienne, les adaptations nécessaires à la maison, avec les amis, à l’école, le retentissement sur le sport, les activités qu’on aimait, les sorties, les projets de vie…) et quand c’est le cas, des moments de souffrance, des événements difficiles, des situations blessantes.


Le soutien psychologique vise aussi à amener l’enfant à identifier ses ressources personnelles, des éléments qui lui permettront de se sentir mieux, de laisser moins de place à la douleur, de reprendre petit à petit le cours de sa vie.

Le retentissement et les intrications avec des éléments familiaux étant fréquents dans les douleurs chroniques de l’enfant, des séances avec les parents et parfois tout le groupe familial, peuvent être un apport supplémentaire.
En participant aux consultations, les parents viennent les enrichir par leur récit des douleurs de l’enfant, leur lecture des contextes de survenues des douleurs, des facteurs déclenchants ou aggravants la douleur.

Le soutien psychologique participe donc au traitement, tout autant que les médicaments, les dispositifs tels que la TENS, les séances de kinésithérapie, etc. prescrits.

Pour assurer ce soutien, un psychologue ou un psychiatre, selon les situations, pourra aider l’enfant et la famille. La durée de ces soins ne peut pas être connue d’avance mais ne sera pas forcément longue. Ceci sera évalué par le thérapeute après quelques séances.