Diagnostic rapide

Diagnostic rapide

Les antécédents familiaux

Soit il est facile de retrouver dans la famille, des personnes connues pour avoir mal à la tête régulièrement ou connues comme migraineuses.

Soit, il faut remonter dans l’enfance car certains parents peuvent ne plus présenter de crises alors qu’ils en présentaient 20 ans auparavant. Un tiers des migraineux adultes ne savent pas qu’ils sont porteurs de migraine : les pseudo-diagnostics de crise de foie, crise de sinusite sont les plus souvent portés.

Quel est le profil des crises ?

– L’enfant arrive-t-il à distinguer un petit mal de tête qui lui permet de continuer ses activités habituelles de la grosse crise qui l’oblige à cesser toute occupation ?

– Quelle est la durée des crises les plus fortes?

– Quelle est la fréquence des maux de tête ?

Quelles sont les caractéristiques de la crise ?

– Le mal de tête est d’un seul côté du crâne (unilatéral)

– Le mal de tête est bilatéral ou central

– La douleur est pulsatile (comme le cœur qui bat)

– Il y a des pleurs pendant le mal de tête

– La douleur est augmentée par l’activité physique (monter les escaliers, courir…)

– Il existe une envie de vomir (nausées)

– Il y a des vomissements

– Le bruit est pénible

– La lumière est pénible

– Un mal de ventre est associé au mal de tête

– Des vertiges accompagnent le mal de tête

– L’enfant est pâle, les yeux sont cernés

– L’enfant recherche le sommeil

– Une amélioration se retrouve au réveil

– L’enfant ou l’adolescent voit il des choses « bizarres » ( taches brillantes, vision floue, colorée, déformée) avant le début du mal de tête ?

Au total

La migraine est une céphalée sévère évoluant par crises stéréotypées avec une céphalée frontale, bitemporale ou unilatérale ; des signes digestifs marqués (nausées voire vomissements), un caractère pulsatile, une phonophobie, une photophobie sont très souvent retrouvés. Durant les crises migraineuses, l’intensité douloureuse est élevée, les enfants arrêtent souvent leur activité, pleurent quand ils sont petits, mais souvent en grandissant comprennent que les pleurs aggravent la douleur et restent prostrés au lit. Parfois des douleurs abdominales sont associées ainsi que des vertiges. Le sommeil est bien souvent réparateur. La pâleur inaugurale est très souvent retrouvée : l’enfant est décrit comme « livide », « cadavériques » avec les yeux « creux », « cernés ».

À retenir

Tout enfant ayant présenté dans sa vie 5 épisodes de céphalée intense ayant entraîné un arrêt spontané des activités, avec soit des nausées/vomissements soit une phonophotophobie est très probablement migraineux.

Elle est plus fréquente chez l’adulte que chez l’enfant, correspond à une céphalée moins intense, survenant volontiers en fin de journée ; elle est souvent liée au « stress » ; on retrouve tout autant une tension psychologique qu’une tension musculaire. La céphalée de tension est très souvent associée à de véritables crises migraineuses ; ces tableaux mixtes sont souvent source de confusion diagnostique, l’analyse sémiologique doit alors se concentrer sur les crises dont l’intensité est la plus sévère.

Prise en charge

L’abstention thérapeutique médicamenteuse est la règle. Le plus souvent, avec un peu de repos, la céphalée cède. Si elle reste invalidante, l’utilisation épisodique de paracétamol est possible.

Les échanges en consultation sur les facteurs émotionnels, le stress, les événements de vie, ainsi que les explications données par le médecin sont déjà thérapeutiques. En fonction de ces éléments, les méthodes de relaxation ou d’autres méthodes psychologiques seront proposées. Parfois la fatigue, l’excès de travail scolaire, des horaires ou emplois du temps chargés, des activités non choisies par l’enfant … contribuent à la céphalée de tension et des aménagements devront être faits.

Elles peuvent survenir sur un terrain migraineux connu ou non. Elles peuvent avoir été précédées d’authentiques crises de migraine.

Une céphalée chronique peut être une céphalée de tension chronique ou une migraine chronique. Dans les deux cas, le patient a mal à la tête plus de 15 jours par mois, plus de 4 heures par jour, depuis plus de 3 mois.

S’il a au moins 8 crises de migraines par mois et 15 jours en tout de céphalées (de tension ou migraine) il a une migraine chronique.

Il n’est pas toujours facile pour le patient qui vit avec un mal de tête quasi quotidien, de distinguer les deux. C’est finalement le retentissement qui aide au diagnostic et aux propositions thérapeutiques. En gros, soit la céphalée est présente tous les jours ou presque mais avec un maintien des activités « il vit avec sa douleur » et le diagnostic est celui de céphalée de tension chronique, soit il reste régulièrement au lit, avec tout un cortège de symptômes, et le diagnostic est celui de migraine chronique.

Le plus souvent un fond continu douloureux existe, avec lequel l’enfant s’est parfois « habitué » à vivre. Ceci conduit à des plaintes intermittentes : parfois l’enfant signale la douleur, puis retourne jouer ; parfois il se plaint en permanence ; d’autres fois, il arrête de se plaindre, mais si on lui pose la question il répondra qu’il a mal. L’entourage de l’enfant a donc du mal à se faire une opinion et en vient souvent à douter de la réalité de cette douleur. Le plus souvent, dans ce contexte, on retrouve une anxiété massive de l’enfant, parfois cachée ou méconnue de l’enfant lui-même et de son entourage ; d’autres fois, il s’agira d’une fatigue importante, avec un excès de travail scolaire, un retard de sommeil, voire de vrais troubles du sommeil, là aussi souvent dans un contexte de tension psychologique. D’authentiques dépressions et troubles psychologiques sévères sont parfois à l’origine de ces céphalées chroniques.

Prise en charge

– Selon la gravité du tableau, le traitement peut consister en des méthodes de relaxation ou auto-hypnose et/ou un travail psychothérapeutique.

– Les traitements habituels de la crise de migraine ne sont pas indiqués. Ils sont le plus souvent complètement inefficaces et des risques de surdosage existent.

– Parfois, en attendant l’efficacité des méthodes non pharmacologiques, un traitement de fond médicamenteux pourra être prescrit.