Guide de prescription pour la migraine

Guide de prescription pour la migraine

Les propositions faites ici sont basées sur les recommandations publiées ces dernières années :

recommandations de l’AFSSAPS en 2009

recommandations de la Société Française de Neurologie

TRAITEMENT DE CRISE

Le traitement de crise en cas de migraine doit être pris le plus rapidement possible, dès l’apparition des symptômes, pour que son efficacité soit optimale.

1/ IBUPROFENE 10 mg/kg, max 400 mg par prise.

D’autres AINS sont possibles en cas d’échec de l’IBUPROFENE. Une forme sublinguale peut être prescrite en cas de migraine avec vomissement.

2/ En cas d’échec, un traitement de rattrapage peut être proposé 30 à 60 min après la prise d’IBUPROFENE.

Le PARACETAMOL peut être proposé en traitement de rattrapage, notamment chez le jeune enfant.

Les TRIPTANS peuvent être proposés en traitement de rattrapage dès l’âge de 12 ans et chez un patient de plus de 35 kilos :

– seul le sumatriptan 10 mg a une AMM en France : une pulvérisation dans une narine

– les autres triptans pourront être prescrits, hors AMM, en cas d’échec du sumatriptan par des professionnels formés à la migraine de l’enfant.

QUE FAIRE EN CAS D’ÉCHEC DE CES TRAITEMENTS

En cas d’échec de l’ibuprofène, il est possible de prescrire un autre AINS, par exemple le kétoprofène, hors AMM.

De même en cas d’échec du sumatriptan, un autre triptan, en particulier le zolmitriptan 2,5 mg (pour sa posologie acceptable à partir de 35 kg et sa forme sublinguale pratique et absorbable même en cas de vomissements). D’autres triptans hors AMM aussi pourront être proposés aux grands adolescents, surtout par des professionnel·le·s formé·e·s à la migraine.

Cependant, la résistance aux traitements habituels doit faire interroger particulièrement les facteurs déclenchants. Bien souvent des facteurs émotionnels sont au premier plan et empêchent l’efficacité thérapeutique tant ils sont puissants pour entretenir la douleur. Leur identification lors d’une consultation orientée à cette recherche permettra d’expliquer cette intrication entre le terrain migraineux et les émotions et d’adapter les propositions thérapeutiques.

C’est là que les méthodes psychologiques trouvent toute leur place, qu’il s’agisse des méthodes psycho-corporelles (relaxation, hypnose…) ou du suivi psychologique.

Messages clés du traitement de crise de migraine :

  • Le traitement doit être pris dès le début des symptômes afin que l’efficacité soit optimale.

  • Un PAI doit être rempli pour l’école afin que le traitement puisse être donné rapidement à l’école aussi.

  • La prescription doit s’accompagner d’explications pour que le traitement soit pris correctement.

  • Il n’y a pas de place pour les antalgiques de palier 2 ou 3 dans le traitement de crise de la migraine.

TRAITEMENT DE FOND

Aucun traitement de fond médicamenteux n’a montré une efficacité significative en pédiatrie. Il n’y a donc pas de médicament ayant l’AMM en pédiatrie pour le traitement de fond des migraines. Les béta-bloquants et l’amitriptyline sont parfois prescrits en traitement de fond ; une évaluation par un centre expert avant la mise en place de ce type de traitement est préférable.

En revanche, les méthodes psycho-corporelles et l’apprentissage des techniques de relaxation ont montré leur efficacité dans la prise en charge des migraines chez l’enfant. Il est donc recommandé d’associer le traitement de crise avec l’apprentissage de techniques de relaxation auprès de professionnels formés à ces méthodes.